De la récupération alimentaire
Depuis le début de notre aventure, nous faisons tout pour fonctionner en trouvant des alternatives à l’utilisation de la monnaie. C’est ainsi que pour nous nourrir, nous avons fait le choix de mettre l’accent sur la valorisation de produits alimentaires destinés à être jetés. En France, c’est environ 40% de la production de nourriture qui finit à la poubelle. Conscients de ce gaspillage systémique, nous souhaitons démontrer qu’il est possible de vivre et de faire vivre aux frontières de la société de consommation. Loin d’être une fin en soi, la pratique de la récupération permet de faire réfléchir au gaspillage tout en nous permettant de consacrer notre budget à d’autres dépenses, comme celles liées à l’entretien du bateau ou aux outils éducatifs.
Concrètement, à chaque escale, nous allons à la rencontre des commerçants, des restaurateurs et des producteurs afin de leur parler de LiberBed, de l’Océanoptimisme et de notre démarche de récupération alimentaire. Nous leur demandons ensuite s’ils n’ont pas dans leur stock des produits invendus ou invendables dont ils souhaiteraient se séparer pour nourrir l’équipage. La très grande majorité des personnes sollicitées reçoivent très bien notre demande et nombreuses sont celles qui nous offrent gracieusement de la nourriture. Des bouts de pain de fin de service aux kouign-amann artisanaux en passant par du vin, du chocolat, des fruits et des légumes, les trouvailles sont variées et nombreuses. Résultat: à ce jour, nous pouvons affirmer que plus de 90% de notre alimentation provient de ces généreux dons en nature. Lorsqu’il nous arrive d’en avoir trop, nous partageons la récolte avec les membres de passage ou avec nos voisins de ponton.
Du succès de cette démarche, nous sommes les premiers surpris. Cela démontre en tout cas que la générosité et l’altruisme sont loin d’être des valeurs oubliées, et que de nombreux commerçants préfèrent voir leurs produits valorisés que jetés à la poubelle. Un grand merci à eux!